Chacun de nos sirops simples sont inspirés d’une grande femme. On veut dire grande par rapport à ce qu’elle a accompli, vécu ou par sa capacité de faire de la limonade avec les citrons que la vie lui a envoyés. Notre sirop simple La Corriveau est inspiré de Marie-Josepthe Corriveau dont la légende a dépassé les faits réels.
Née en 1733 à Saint-Vallier, Marie-Josephte Corriveau est devenue célèbre suite à sa condamnation à mort pour le meurtre de son époux. Après l’avoir pendue, les autorités ont laissé son corps se décomposer dans une cage accrochée à un arbre pendant 5 semaines. Pas surprenant que plus de 250 ans après sa mort, elle soit encore bien présente dans le folklore québécois. Fioritures horrifiques et romanesques ont été ajoutées à son histoire tragiquement réelle de sorte que la légende a pris presque toute la place dans la mémoire collective. Qu’est-ce qui est vrai? Qu’est-ce qui est faux? Voici l’histoire d’une femme entourée de mystère.
Il a fallu environ 130 ans avant de voir apparaître des histoires de La Corriveau dans la littérature québécoise. Toutefois, les gens racontaient déjà son histoire devenue légende en y ajoutant des détails horribles entourés de mystères et de romance, ce qui teinta les œuvres inspirées d’elle à venir. En 1863, l’auteur Philippe-Joseph Aubert de Gaspé, dans Les Anciens Canadiens, raconte ses apparitions nocturnes dans sa cage, suppliant les habitants de la conduire à l’île d’Orléans au sabbat des feux follets et des sorciers. Dans d’autres romans, on spécule sur la cage disparue mystérieusement, enlevée par le Diable lui-même. On l’a dit empoisonneuse professionnelle et descendante directe de Catherine Deshayes, appelée la Voisin, pendue à Paris en 1680. Le nombre de maris tués diffère aussi, passant de un dans la version historique à sept dans les légendes.
Au total, plus de 25 œuvres littéraires, pièces de théâtre, chansons, ballets, sculptures, séries télévisées, films, opéras et œuvres visuelles, bière et sirop simple (c’est nous ça! ;) ) ont été inspirées de son histoire.
Marie-Josephte Corriveau est mariée une première fois au cultivateur Charles Bouchard décédé en avril 1760 avec lequel elle a trois enfants. Elle se marie une seconde fois un an plus tard avec Louis Dodier, un autre cultivateur.
Quelques mois après son mariage, Marie-Josephte se rend chez son oncle pour fuir la violence conjugale qu’elle subit à la maison. Elle est cependant forcée de retourner chez elle rapidement à la suite d’une intervention du major James Abercrombie, commandant responsable de la Rive-Sud de Québec.
On retrouve son mari mort dans l’écurie un mois plus tard, le 26 janvier 1763. Tout porte à croire qu’il aurait été victime d’une fatale ruade d’un cheval. C’est après une autopsie détaillée que la thèse du meurtre est formée. On pense tout d’abord que le coupable est le père de la veuve puisqu’il était constamment en conflit avec son gendre, mais on arrête finalement la femme un mois plus tard.
Un premier procès a lieu, débutant le 29 mars 1763 et se terminant le 9 avril de la même année condamnant à mort par pendaison Joseph Corriveau pour meurtre, Marie-Josephte Corriveau à la peine du coup de fouet et fer rouge pour complicité pour meurtre. Puis, coup de théâtre!, le père de Marie-Josephte avoue avoir voulu protéger sa fille en avouant le crime pour elle lors de sa dernière confession avec le prêtre. Il est donc relâché, Marie-Josepthe avoue son crime et est pendue le 18 avril 1763.
Lorsqu’il est question de comprendre ce qui s’est réellement passé, plusieurs émettent l’hypothèse que Marie-Josepthe Corriveau était une femme victime de violence conjugale qui a dit stop! de la seule façon possible à son époque. Il faut dire que les femmes dans ces années-là n'avaient pas grand-chose à dire quant à la façon dont les hommes choisissaient de les traiter. Née à la mauvaise époque, au mauvais endroit, elle a aussi été utilisée par les Britanniques pour servir d’exemple via sa punition très sévère alors que ceux-ci tentaient d’asseoir leur autorité dans une nouvelle région colonisée de Canadiens-Français mécontents et racistes envers les Anglais.
Qu'est-ce qui s’est réellement passé? Est-elle revenue hanter les plaines de Lévy où son corps est resté accroché trop longtemps? Était-elle réellement une sorcière?
Un grand mystère entoure cette femme et son histoire et c’est exactement cela que nous voulions faire ressortir dans notre sirop simple: de la profondeur, du mystère et une petite touche magique!