Une Grande femme derrière chaque sirop - Marie Dorion

Chacun de nos sirops simples sont représentés par une grande femme. On veut dire “grande” par rapport à ce qu’elle a accompli ou par sa capacité à faire de la limonade avec les citrons que la vie lui a envoyés. 

Notre sirop simple Marie est représenté par l’exploratrice Marie Dorion, née Marie Aioe Laguivoise vers 1786 au sein d’une communauté autochtone Sioux en Illinois, les Iowas. Mère de six enfants, Marie a fait preuve de beaucoup de persévérance et de courage, mais surtout d’une résilience incroyable tout au long de sa vie. On vous raconte son histoire ici. 

bouteille de sirop simple Marie
Notre sirop simple Marie propose des saveurs de mélilot, sapin et lavande.

En 1810, Marie se marie avec Pierre Dorion, fils d’un Canadien-Français et d’une mère de la Nation Sioux. Les jeunes mariés s’établissent au Dakota du Sud où Pierre travaille dans le commerce des fourrures. Marie le suivait d’ailleurs dans plusieurs de ses expéditions, ce qui était assez rare à l’époque. Ensemble et à travers de nombreuses expéditions, ils ont sillonné les États du Dakota du Nord et du Sud, le Nebraska, l’Iowa, le Missouri et l’Arkansas. Leur plus longue expédition fût celle d’Astor qui se déroula de 1811 à 1812 pendant laquelle ils parcoururent plus de 5 500 kilomètres.

L’Expédition d’Astor

Au début des années 1800, le milliardaire new-yorkais Jacob Astor souhaite prendre le contrôle du commerce des fourrures et l’étendre jusqu’au Pacifique. Il engage un jeune marchand ambitieux de 29 ans, Wilson Price Hunt, pour mener une première expédition et identifier les emplacements où des postes de traite de fourrures pourraient être construits. Pierre Dorion est engagé pour prendre part à cette expédition en tant que guide et interprète et Marie se joint à lui. À eux deux, ils pouvaient communiquer en anglais, en français, en espagnol et dans plusieurs dialectes autochtones différents. Seule femme de l’expédition, Marie emmène aussi leurs trois enfants: Jean-Baptiste, 5 ans, Paul, 2 ans et Nom-à-déterminer, toujours dans le ventre de maman!

L'expédition débute en mars 1811 à Saint-Louis au Missouri. Six mois après le début de l’expédition, le groupe arrive à Henry’s Fork dans l’actuel sud-est de l’Idaho. À cet endroit, la rivière se divise en deux où une partie se jette dans le fleuve Columbia qui les rapproche de leur destination finale. Le chef de l’expédition, Hunt, décide donc d’abandonner les chevaux pour continuer le voyage sur les eaux. Ils construisent 15 pirogues afin de parcourir les 1 600 kilomètres restants. 

Sur la route maritime, ils rencontrèrent de nombreux rapides qu’ils doivent traverser en faisant du portage le long de hautes falaises. Une dizaine de jours après leur départ, soit presque 500 kilomètres, une pirogue coule. En plus d’un mort, le groupe perd une grande partie de la nourriture et des fournitures utiles à la survie de tous. Oupsi!

Force est de constater que la rivière n’est pas suffisamment sécuritaire pour être empruntée. Sans chevaux, le groupe repart donc par la voie terrestre… à pied! Le groupe se sépare et Marie part avec le groupe qui continue de longer la rivière. À ce moment de l’expédition, en octobre 1811, Marie est maintenant enceinte de 8 mois. Elle porte son plus jeune fils sur son dos pour ne pas ralentir le groupe et épuiser l’enfant. 

C’est le 30 décembre 1811 qu’elle accouche de son enfant près de North Powder dans l’Oregon. On lui laisse la journée pour accoucher puisque le lendemain la petite famille doit rattraper le groupe, qui lui, ne s’est pas arrêté pour l’occasion! Une semaine de marche plus tard, le groupe s’arrête dans un petit campement où des femmes tentent de soigner Marie et son bébé, mais le froid et la privation (rappelons que beaucoup de nourriture a coulé avec une pirogue quelques semaines plus tôt) ont fait leur œuvre et le bébé décède

Le groupe terminera finalement l’expédition à Fort Astoria cinq semaines plus tard, soit le 15 février 1812.

map trajet de Marie Dorion
Une idée du trajet approximatif parcouru par Marie Dorion.

Next!

La famille s’installe temporairement à Fort Astoria, mais quitte en juillet 1813 pour entreprendre un voyage de piégeage de castors. Pour l’hiver, on établit un campement principal en amont de la rivière Snake à l’embouchure de la rivière Boise. Marie reste au camp avec les deux enfants alors que Pierre quitte pour un petit camp un peu plus éloigné accompagné de deux autres trappeurs. 

En janvier 1814, des habitants d’une communauté établie près du campement avertissent Marie que des hommes rôdent de camps éloignés dans les environs pour piller et brûler les campements éloignés des environs. N’écoutant que son courage, Marie part à cheval avec ses deux enfants pour avertir Pierre. Elle arrive trop tard; à son arrivée, Pierre est déjà mort. Elle attache à son cheval l’un des trappeurs qui accompagnait Pierre et qui a été blessé dans l’embuscade. Celui-ci ne survit pas au trajet de 3 jours nécessaires au retour au camp principal. Arrivée, elle constate que ce campement aussi a été pillé et brûlé. Tous les hommes qui s’y trouvaient ont été scalpés. Elle repart donc aussi vite qu’elle est arrivée pour trouver refuge dans une communauté avec laquelle elle a créé de bons liens lors de ses anciennes expéditions. 

L’hiver rude lui apporte toutefois son lot d’obstacles et rend le voyage extrêmement difficile. Neuf jours après son départ, elle est forcée de s’arrêter en pleine montagne à cause d’une tempête de neige. À l’aide de peau et de branchage, elle construit une hutte pour s’abriter avec ses enfants. Elle y reste pendant 53 jours pendant lesquels elle épuise ses réserves de nourriture et tue son cheval pour continuer de nourrir ses enfants. 

En Avril, alors que le printemps pointe le bout de son nez, Marie part pour trouver de l’aide, mais se retrouve arrêtée peu de temps après. Un blizzard fait rage et les petits sont épuisés. Elle creuse donc un trou dans la neige, le couvre de fourrures et y cachent les enfants. Elle repart seule et c'est finalement la communauté Walla Walla qui la trouve et lui apporte secours. Des hommes sont envoyés chercher les petits pour les ramener sains et saufs.

Marie Dorion

Le Répi

Peu de temps après, elle quitte le village avec un groupe qu’elle a connu lors de l’expédition Astor qui passaient par là. Elle se rend jusqu’à Fort Okanogan, près de l’actuel Washington où elle vit pendant quelques années. Elle y rencontre le trappeur Canadien-Français Louis Joseph Venier avec qui elle se marie et a une fille, Marguerite. Celui-ci se fait assassiner de la même façon que feu Pierre Dorion.

En juillet 1841, elle se marie une troisième fois avec un interprète Canadien-Français, Jean Baptiste Toupin avec qui elle a deux enfants: François et Marianne. Toute la famille ainsi que les familles de ses deux plus vieux fils s’établissent à Willamette, tout près de Saint Louis en Oregon et deviennent les premiers colons de ce lieu. Marie Dorion y meurt le 5 septembre 1850.

L’Héritage de Marie Dorion

Le courage et la résilience de Marie Dorion ont été reconnus de différentes façons au fil du temps. Elle fait partie des 158 personnes ayant marqué l’histoire de l’Oregon qui ont leur nom inscrit sur une fresque installée dans la Chambre du Sénat du Capitole de l’État à Salem en Oregon. En plus de quelques plaques commémoratives un peu partout aux États-Unis et d’une statue à son effigie, plusieurs lieux ont aussi été nommés en son honneur: deux parcs, une rue et une résidence universitaire.

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